Le jean serré, le regard de braise… et moi, complètement cuite!
Et si nos élans amoureux, même improbables, avaient quelque chose à nous dire ?
Qui n’a pas affiché dans sa chambre d’adolescente des posters d’un blondinet ou d’un joli brun sexy, adossé à une botte de paille ou d’un pick-up chevrolet délavé? Le t-shirt déchiré, le jean serré, les cheveux en bataille… L’icône du bad boy sexy. A 16 ans c’est presque une institution! Et plus tard, si ce love revient, que pourrait-il signifier? Est-ce normal et sain d’être envahi par cet amour impossible à 16 autant qu’à 42 (oui c’est mon âge!). Car oui, il faut que je vous raconte mon vécu de ces derniers jours…
…
Bref, je croyais avoir laissé ces emballements-là à mon adolescence… jusqu’à ce que je tombe sur une série un soir, un peu par hasard…Je cherchais négligemment sur la plateforme que tout le monde connaît bien (même sans y avoir été!) un truc à me mettre sous l’oeil, quand je clique sur la vignette d’une série qui m’attire: un groupe de jeunes gens habitant dans les Outer Banks, du mauvais côté de l’île, celui des pauvres, partent en quête d’aventures et de richesses. La série est vraiment fun! Abordant des thèmes importants au sujets des problématiques des jeunes, des conflits d’intérêts entre riches et pauvres, des valeurs profondes de protection de la nature, de vie simple et de liberté.
Quand on commence une série tout va bien. On garde généralement de la distance. On peut ressentir de l’intérêt, on s’évade de notre quotidien, on s’amuse, on part ailleurs… Et puis tout d’un coup on plonge, on ne sait même pas comment c’est arrivé! On s’attache aux personnages, on vit à travers eux, on anticipe même ce que nous aimerions qu’il se passe pour eux! Et je me suis faite avoir comme une ado de 16 ans!! Disons que le « coupable » s’appelle JJ…J’ai été charmée par son sourire, ses cheveux en bataille, ses attitudes sexy et désinvoltes, son impulsivité, ses prises de risques, ses comportements auto-destructeurs… Mince, t’es mal barré là!!



Merci, franchement les créateurs de séries!! Vous m’avez eu!
Ce que ce crush dit de moi à 42 ans
Tomber sous le charme d’un personnage fictif de 16 ans, à 42 ans, c’est un peu la looze et la honte me direz-vous? En fait non! Car à 42 ans j’ai voulu aller plus loin, car j’avais les moyens d’aller explorer ce qui se jouait pour moi, plus qu’à 16 ans, où tous les adultes autour de moi s’en contrefichaient de mes amourettes d’acteurs, ou s’inquiétaient de l’état de la tapisserie en voyant ma chambre re décorée avec des posters de Fan 2 ou Star club.
Et donc me voilà sur un chemin de compréhension de mes émotions et de mes schémas amoureux. La grande d’aujourd’hui prenant par la main la jeune ado perdue et tourmentée. Je me suis fais aidée pour déméler tout ça et l’on m’a dit ceci:
« Ce genre de « crush » peut être un catalyseur de connaissance de soi, s’il est accueilli sans jugement. Ce n’est pas ridicule : c’est humain. Et c’est aussi une manière pour ton système nerveux et ton cœur de te rappeler que tu es vivante, sensible, désirante. »
De plus, je suis tombé sur un super article du blog de Magali, Fictionista, qui met en parallèle une de ses expériences fictives avec les découvertes scientifiques: s’attacher à des personnages fictifs: ce qu’en dit la psychologie.
Et toi, ça t’es déjà arrivé, ce crush irréel qui déboule dans ton quotidien d’adulte/maman/femme sérieuse?
Et si ces élans amoureux nous reconnectaient à notre feu intérieur ?
Quand on grandit et qu’on passe un certain âge, qu’on a des enfants, qu’on vit sa vie d’adulte avec le plus de sérieux possible, on oublie souvent notre part sensible et vivante en écartant le frisson, l’irrationnel, l’obsession, le désir irrépressible… Parce que tout ça est souvent associé à l’instabilité, le danger, et ne colle pas avec l’image de la femme assumée et alignée, encore moins la mère de famille!!
Mais la réalité est là! et me rattrape: je suis une femme de 42 ans hypersensible avec des crushs d’ado de 16 ans. Et c’est magnifique, car enfin je vais avoir la conscience et les ressources pour les accompagner! Et ça dit aussi quelque chose de magnifique sur moi: que je suis terriblement vivante!!
Ce que JJ m’a appris sur mes blessures…
- Le miroir de ce que je n’ose vivre pleinement depuis que je suis mère: l’insouciance, la rebellion que j’éteins à chaque fois que je juge une situation risquée pour ma famille, la fougue de vivre quelquechose qui me dépasserais un peu…
- Cet amour décalé et irréel parle aussi de mes parts blessées et qui adoptent des stratégies de sauvetage. Un murmure me chuchote intérieurement et inconsciemment: « Je pourrais l’aimer assez pour le guérir… » Et je me surprends être à la place de Chiara qui tombe amoureuse de JJ et qui lui propose maladroitement de l’aider (elle étant riche et ayant des parents aimants et disponibles, alors que lui a été trimbalé et abîmé par la vie et les adultes qui se sont « occupés » de lui)
- Et puis il ne faut pas oublier que les créateurs de séries puisent leur inspiration dans notre humanité et notre vulnérabilité! Hors il ne serait pas incongru que ce personnage porte les mêmes types de blessures qu’un homme que j’ai aimé…
Notre âge change, nous évoluons, nous travaillons sur nous, nous vivons des expériences qui s’accordent avec nos besoins du moments et aux rôles que l’on assume comme on peut. Mais nos parts de tous les âges restent vivantes en nous, surtout si elles ont mal vécues une expérience, sans soutient, sans éclairage de personnes ressources, sans accueil de ce qui se vivait pour elles.
Conclusion : accueillir toutes mes parts avec tendresse
Pour conclure cet article, j’ai envie de te partager que peut-être qu’à 16 ans, je retapissais mes murs de photos. À 42, je tapisse mon cœur d’espaces où je peux m’aimer vraiment. Sur le chemin de mon acceptation, toutes mes parts y sont invitées, et je marche à côté d’elles en leur prenant tendrement la main.
Si ces élans te parlent, je t’invite aussi à lire mon article sur l’éveil du plaisir: un voyage intérieur.
Et toi ? Quel personnage a récemment réveillé quelque chose en toi… et que raconte-t-il de tes désirs profonds ? Raconte-moi en commentaire, je te lirai avec tendresse.